Recherche de la « conscience cachée » chez les personnes ayant subi une lésion cérébrale aiguë

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Conscience cachée

Les données actuelles de la science ne permettent pas de savoir si une personne plongée dans le coma suite à un grave accident ou une agression pourra récupérer ses fonctions.

Des cas surprenants témoignent de notre méconnaissance de l’évolution possible d’un patient. Récemment, un femme, victime d’un grave accident de la circulation en 1991 à l’âge de 32 ans , est sortie d’un état de conscience minimale 27 ans plus tard…

Les chercheurs de l’Université de Columbia (Etats- Unis) ont réalisé une étude publiée le 26 juin 2019 dans le New England Journal of Medecine pour déterminer si une personne ayant subi de graves lésions cérébrales pourrait se réveiller et récupérer ses fonctions physiques et cognitives.

Ils ont analysé les données de 104 patients plongés dans le coma suite à des hémorragies, des traumatismes crâniens ou des hypoxies.

L’analyse des données, collectées à l’aide d’un électro-encéphalogramme, moins de 4 jours après la formation des lésions cérébrales, a révélé que près d’un patient sur sept présentait des signes de « conscience cachée » et que ces derniers avaient plus de chance de guérir…

Le test a consisté à demander quotidiennement aux patients  d’ouvrir et de fermer leur main ou d’arrêter de les ouvrir et les fermer. Un algorithme complexe a été utilisé pour  analyser les données  afin de  découvrir des signes indiquant  qu’un patient avait compris les différentes demandes. Une modèle d’activité différent s’est  reproduit pour chaque demande  , ce qui a permis de déceler la capacité de certains  patients à comprendre les demandes d’actions sans pouvoir exécuter le mouvement.

Les chercheurs ont suivi les patients qui avaient quitté l’hôpital un an plus tard. Le résultat fonctionnel à 12 mois a été déterminé à l’aide de l’échelle de résultats de Glasgow.

RÉSULTATS

Une activation cérébrale a été détectée chez 16 patients sur 104 (15%).

Des réactions  ont été observées chez  8 de ces 16 patients (50%) et chez 23 des 88 patients sans réactions (26%): ces derniers étaient capables de réaliser les instructions  avant leur sortie.

À 12 mois, 7 patients sur 16 (44%) avec activation cérébrale et 12 patients sur 84 (14%) sans activation cérébrale présentaient un score sur l’échelle de Glasgow  égal ou supérieur à 4, indiquant leur capacité à « fonctionner de manière autonome » pendant 8 heures.

Les signaux de conscience  cachés étaient plus fréquents chez les patients  présentant des lésions cérébrales dues à une hémorragie et à un traumatisme plutôt qu’à un manque d’oxygène.

Néanmoins un tiers des patients de chaque groupe est décédé.

«Cette étude montre que certains patients qui ne répondent pas pendant plusieurs jours ou plus peuvent avoir des capacités de traitement cognitif suffisantes pour distinguer les commandes et que ces patients ont plus de chance de se rétablir», explique le Dr Jan Claassen, neurologue.

Toutefois, des études plus importantes – en particulier chez les patients présentant une cause unique de lésion cérébrale – seront nécessaires pour déterminer l’utilité du contrôle par électro-encéphalogramme dans la prévision des résultats de rétablissement des patients.

Source: Nejm.org, 

columbia.edu

Image:Wikipedia.org

 

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