Un algorithme qui détecte et quantifie les différentes lésions cérébrales
Une étude publiée dans The Lancet Digital Health le 14 mai 2020 met en lumière la capacité de l’intelligence artificielle à identifier les lésions cérébrales.
Des chercheurs de l’Université de Cambridge et de l’Imperial College de Londres, ont testé cliniquement un algorithme capable d’identifier, de sectionner, de mesurer et de distinguer des types différents de lésions cérébrales.
Les traumatismes crâniens touchent 60 millions de personnes chaque année et sont l’une des 1ères causes de décès chez les jeunes adultes.
Or, seulement 10 à 15% des lésions cérébrales sont visibles au scanner.
L’équipe scientifique a exercé l’outil informatique sur plus de 600 tomodensitogrammes différents, dépistant des lésions cérébrales d’amplitudes et de types différents. Ensuite, l’outil a été validé sur un large ensemble de données de tomodensitométrie existant( 500 patients).
L’intelligence artificielle a été en mesure de catégoriser des parties distinctes de chaque image et de déterminer si la lésion était d’origine ou non.
Sachant que l’intelligence artificielle peut être plus fiable qu’un être humain pour remarquer le plus petit des changements dans le temps, cette technique sera utile pour étudier le développement et l’évolution progressive des traumatismes crâniens.
Dr Virginia Newcombe, co- auteure de l’étude, explique que « L’évaluation détaillée d’un scanner avec annotations peut prendre des heures, en particulier chez les patients présentant des blessures plus graves. Nous voulions concevoir et développer un outil qui pourrait automatiquement identifier et quantifier les différents types de lésions cérébrales afin de pouvoir l’utiliser dans la recherche et explorer son utilisation possible en milieu hospitalier. »
A terme, les scientifiques pourront développer des traitements plus personnalisés pour les traumatisés crâniens.
« Cet outil nous permettra de répondre à des questions de recherche auxquelles nous n’avons pas pu répondre auparavant » – VIRGINIA NEWCOMBE.
« Nous espérons que cela nous aidera à identifier les lésions qui s’agrandissent et à comprendre pourquoi elles progressent afin que nous puissions développer un traitement plus personnalisé pour les patients à l’avenir » dixit le professeur DAVID MENON, co-auteur de l’étude.
Les chercheurs envisagent son utilisation dans des situations cliniques où l’accès aux scanners est limité. De plus, ils suggèrent que l’ intelligence artificielle pourrait être utilisée aux urgences pour affiner le diagnostic et identifier les patients qui ont besoin d’un traitement supplémentaire, permettant à ceux qui n’ont pas de lésion cérébrale d’être renvoyés chez eux.
La capacité d’examiner automatiquement d’énormes ensembles de données permettra également aux chercheurs de trouver des solutions à des questions cruciales telles que l’identification des caractéristiques pertinentes pour le pronostic, ce qui pourra aider à cibler les thérapies.
Source: The Lancet
Image par Gerd Altmann de Pixabay