Greffe de neurones

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Mieux vaut attendre une semaine pour pratiquer la greffe

Les chercheurs de l’unité Inserm 1084 dirigée par la Professeure  Afsaneh Gaillard (université de Poitiers*) ont constaté que la transplantation de neurones est beaucoup plus efficace lorsqu’elle est réalisée une semaine après la lésion plutôt qu’immédiatement.

L’information a été publiée en ligne par le « 

La greffe de neurone est une thérapie cellulaire qui consiste à transplanter des cellules cérébrales immatures identiques à celles du tissu lésé dans le but de restaurer sa fonction.

Aujourd’hui en cas de lésion cérébrale,  de traumatisme crânien, de maladie neurodégénérative ou d’AVC, les séquelles peuvent être importantes. Il faut alors stimuler le cerveau pour obtenir quelques améliorations  car ce dernier  se régénère difficilement par lui-même.

Depuis quelques années, des techniques de greffes neuronales effectuées sur des souris sont concluantes.

Tout d’abord, il y a une dizaine d’années, les chercheurs ont pu constater que des neurones transplantés pouvaient survivre et s’intégrer dans les réseaux existants, permettant de reconstruire des voies neuronales et de rétablir leur fonctionnement. En 2015, la revue médicale Neuron révélait que l’équipe d’Afsaneh Gaillard avait déjà réussi à réparer le cortex visuel  grâce à la greffe de neurones  obtenus à partir de cellules souches embryonnaires cultivées in vitro. Par stimulation, les neurones greffés s’étaient activés. La même année, aux Etats – Unis, une équipe de l’Université de Californie a rajeuni le cerveau de souris auxquelles elle avait greffé des neurones provenant d’embryons de la même espèce et leur a permis de recouvrer une vue normale.

La recherche récente avait pour objectif d’établir le meilleur délai pour transplanter le greffon. En effet, la greffe immédiate semblait  compromise chez l’homme pour lequel la transplantation nécessite le temps de trouver un greffon compatible.

L’équipe a testé plusieurs délais : de quelques jours à plusieurs mois et il s’est avéré que le délai d’une semaine permet une meilleure vascularisation du greffon, d’obtenir plus de neurones survivants et des projections vers les zones cibles plus rapides et nombreuses. L’étendue du tissu réparé est supérieure et la récupération fonctionnelle plus complète.

Selon la Pr. Afsaneh Gaillard : « L’existence d’un délai avant la greffe donnerait le temps de préparer les neurones nécessaires à la transplantation, que ce soit à partir de cellules fœtales ou de cellules somatiques du patient reprogrammées », 

. « Dans une étude non publiée, nous avons également constaté  que la présence de l’implant favorise en retour les processus de la réparation par les cellules souches endogènes. Nous tenons là un fil pour identifier les facteurs internes alimentant cette auto-réparation, afin de pouvoir renforcer la participation des cellules du patient à la réparation « .

À ce jour, rien n’indique que ces greffes fonctionneront sur l’espèce humaine mais ces études laissent entrevoir de formidables espoirs pour réparer le cerveau.

*En collaboration avec l’institut de neurosciences de la Timone, l’université Aix-Marseille et le CHU de Poitiers.

Source:  Inserm

 

 

 

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