Détecter le traumatisme crânien par une prise de sang

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Le 20 novembre 2015, la Revue Acta Neuropathologica a publié une étude menée par les universités de Glasgow (Ecosse) et de Pennsylvanie (Etats-Unis) qui identifie une nouvelle protéine (la protéine SNTF : αII-spectrin N-terminal fragment) comme un biomarqueur de lésion axonale diffuse.

Présente normalement dans le sang, un taux élevé de cette dernière permet de détecter un traumatisme crânien léger(TCl) dont le diagnostic est parfois difficile sans imagerie cérébrale alors que ses conséquences peuvent être lourdement  handicapantes.

De plus, et il s’agit d’une nouveauté, son dosage permettrait de pronostiquer les dysfonctionnements cognitifs à long terme.

Le mécanisme : le choc à la tête provoque un afflux de sodium et de calcium dans les axones, si certains vont se réguler, chez d’autres, le calcium va rester élevé et entraîner une autodestruction de la structure axonale irréversible. C’est cette activité enzymatique qui produit, entre autre, une forte concentration de la SNTF.

Evaluer la gravité du traumatisme crânien léger (TCL)

Plus de 150 000 traumatismes crâniens par an

90 % des traumatismes crâniens sont dits « légers » et surviennent lors de chutes, d’accidents de la route, pratique du sport, accidents domestiques, agressions etc…

Ils ne sont souvent pas anodins : à plus ou moins long terme, des désordres neurologiques, peuvent persister (désorientation, migraines, trous de mémoire, vertiges, troubles émotionnels, problèmes de vue etc…) et  dans 5 à 10% des cas, une hémorragie cérébrale peut survenir dans les 48 heures suivant le traumatisme. D’où l’importance de détecter le plus précocement possible le risque afin de s’en prémunir.

Déjà, en septembre 2011,  l’Inserm (Institut national de la recherche et de la santé médicale) a révélé qu’un simple test sanguin pouvait permettre de déterminer l’existence d’un « traumatisme crânien léger » : la mesure d’une autre  protéine (S-100B, sécrétée par la cellule qui entoure le neurone traumatisé dite astrocyte), permet de diagnostiquer le trauma en moins d’une heure et de déterminer ainsi s’il faut faire un scanner cérébral.

Ce test, beaucoup moins coûteux qu’un scanner (entre 15 et 30 euros) et non irradiant, n’est pourtant utilisé que dans peu d’établissements (CHU de Bordeaux, Clermont-Ferrand, Paris, Hôpital Lariboisière à Paris).

On peut regretter que les professionnels en soient si peu informés car l’intégrer au protocole de prise en charge des urgences permettrait de mieux diagnostiquer les TCL.

Cette nouvelle découverte scientifique renforce la conviction que la prise de sang pour dépister les traumatismes crâniens légers doit être absolument généralisée.

Sources :

http://www.actaneuropathologicagateway.net/ArticlePage.aspx?DOI=10.1007/s00401-015-1506-0

INSERM, Annals Of Emergency Medicine, Interview du Dr Régis Ribereau-Gayon, 27 septembre 2011

image : wikipedia

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