Une étude publiée le 30 septembre 2016 dans la revue Cell Reports par des chercheurs de l’Hôpital et de l’Université d’Ottawa au Canada indique que la course à pied permettrait d’enclencher la production d’une molécule capable de réparer certains dommages cérébraux.
Cette étude a été menée sur des souris génétiquement modifiées (gène Snf2h inactivé) : ces souris ne vivent qu’entre 25 et 45 jours et l’atrophie de leur cervelet réduit leur capacité d’équilibre et leur capacité de déplacement.
Certaines ont pratiqué tous les jours de l’exercice au moyen d’une roue placée dans leur cage : ces dernières ont vécu en moyenne 12 mois ce qui correspond à la durée de vie normale d’une souris. Elles ont pris du poids et retrouvé l’équilibre. Mais, au retrait de la roue, les bénéfices de l’exercice ont disparu : les souris ont perdu du poids, perdu l’acquisition du sens de l’équilibre et vu leur espérance de vie réduite.
Mécanisme endogène de réparation du cerveau
Ces souris ont développé une couche protectrice du cervelet contrairement aux souris restées sédentaires. L’exercice physique leur a permis de développer une molécule appelée « Facteur de croissance nerveuse » (dite VGF) qui permet la cicatrisation de la myéline. La myéline est la substance blanche qui entoure les fibres nerveuses et leur sert de gaine protectrice. Elle isole électriquement les axones et les protège. Elle est indispensable pour assurer la rapidité de la transmission du message nerveux. Sa détérioration est un phénomène observé chez les malades souffrant de maladies neurodégénératives comme par exemple la sclérose en plaque.
Les chercheurs ont ensuite injecté cette molécule VGF dans le sang des souris sédentaires pas l’intermédiaire d’un virus latent. Les résultats ont été positifs car similaires à ceux des souris qui couraient: elles ont pris du poids, trouvé l’équilibre et vécu plus longtemps.
« L’exercice favorise un mécanisme de réparation qui contrecarre un processus neurodégénératif » extrait de la revue Celle Reports
Selon le Dr. Picketts, chercheur et l’un des auteurs de l’étude «Ce qui est clair est que les VGF sont importants pour relancer la guérison dans les zones endommagées du cerveau. Nous avons besoin de faire des recherches plus larges pour voir si cette molécule peut également être utile dans le traitement de la sclérose en plaques et d’autres maladies neurodégénératives » .
La Société canadienne de la sclérose en plaques et du Partenariat canadien pour le rétablissement de l’AVC a alloué une subvention à l’équipe de recherche canadienne afin de poursuivre les recherches sur le VGF. Ces recherches suscitent un espoir dans le traitement des troubles neurodégénératifs.
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