Syndrome du bébé secoué : les recommandations 2017 de la Haute Autorité de Santé

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La Haute Autorité de santé (HAS), en collaboration avec la SOFMER, (Société française de médecine physique et de réadaptation) a actualisé le 29 septembre 2017 ses recommandations de bonne pratique concernant la prévention du syndrome du bébé secoué(SBS), la précédente recommandation de bonne pratique avait été établie en mai 2011. Elles visent  les professionnels des secteurs médico-sociaux et juridiques.

Le syndrome du bébé secoué (SBS) est difficile à diagnostiquer. Il s’agit de maltraitances sur l’enfant : la personne ne supporte plus les cris du nourrisson et finit par le secouer  pour le faire taire (une saisie manuelle du thorax du bébé sous les aisselles)… Le cerveau de l’enfant va taper contre sa boîte crânienne, ce qui va  provoquer une hémorragie et des lésions cérébrales. Le choc équivaut à un traumatisme crânien grave de l’enfant. Les conséquences peuvent être dramatiques avec des lésions cérébrales à vie à l’origine de handicaps lourds, voire conduire à la mort du bébé.

Le syndrome du bébé secoué  appelé aussi  Traumatisme crânien non accidentel par secouement, concerne 200 victimes par an, en majorité des nourrissons de sexe masculin ayant moins de 6 mois…

Entre autres, la Haute Autorité de Santé rappelle  les signes évocateurs et cliniques  du syndrome du bébé secoué :

  • Une atteinte neurologique grave peut être évoquée d’emblée, associant à des degrés divers :
    – malaise grave : troubles aigus de la vigilance et de la conscience allant jusqu’au coma ;
    – apnées sévères voire arrêt cardio-respiratoire ;
    – convulsions répétées, voire état de mal convulsif ;
    – signes d’hypertension intracrânienne aiguë (plafonnement du regard, vomissements) ;
    – hypotonie axiale, déficit moteur brutal ;
  •  Certains signes non spécifiques, pouvant égarer le diagnostic d’atteinte neurologique, sont à connaître :
    – pâleur ;
    – troubles de l’alimentation, mauvaises prises alimentaires (stagnation de la courbe de poids),
    vomissements sans fièvre ni diarrhée ;
    – troubles du sommeil ;
    – modifications du comportement : bébé douloureux, irritabilité et pleurs.
    Ces éléments, qui peuvent égarer le diagnostic, traduisent soit une hypertension intracrânienne
    (vomissements sans fièvre ni diarrhée, pleurs accentués par le décubitus dorsal), soit une anémie
    sévère.
  •  Découvertes de lésions d’allure traumatique
    Lésions sentinelles :
    – constatation de lésions cutanées en particulier à type d’ecchymose ou d’hématome ;
    – constatation de lésions de la sphère ORL, notamment à l’intérieur de la bouche ;
    – découverte de fractures chez un enfant non déambulant.

Elle révèle en  particulier que l’existence d’ hématomes sous-duraux (HSD) et d’hémorragies rétiniennes (HR) ,sont caractéristiques du SBS.

L’HAS préconise le scanner en urgence puis l’IRM ainsi qu’un examen du fond d’œil. Ces examens permettent de déterminer la  répétition des secousses et améliorent leur datation.

La HAS indique :

Par ailleurs, il est rappelé qu’en cas de suspicion de syndrome de bébé secoué, l’enfant doit être considéré comme un traumatisé crânien grave. Il doit bénéficier d’une hospitalisation en soins intensifs pédiatriques, avec avis neurochirurgical. (…)

Ne pas diagnostiquer cette maltraitance expose à un risque majeur de récidive et à des séquelles sévères à vie ou au décès

L’HAS préconise un signalement par transmission au Procureur de la République  concernant la situation d’un enfant en danger ou susceptible de l’être : une double procédure est déclenchée. Une au civil pour protéger l’enfant et une au pénal. Sur le plan pénal, l’acte de secouer est toujours considéré comme volontaire même si la personne n’avait pas l’intention de faire du mal au bébé.

Pour les personnes reconnues coupables du SBS, les peines encourues vont de 5 ans d’emprisonnement à 30 ans de réclusion criminelle.

Le plus important reste de prévenir tout acte de violence envers un enfant.

Pour cela, la HAS adresse un message de prévention à destination des nouveaux parents et des gardiens de nourrissons:

→ Voici une information sur les pleurs des bébés et sur le syndrome du bébé secoué.

1) UN BÉBÉ, ÇA PLEURE ! UN BEBE PEUT PLEURER JUSQU’À 2 HEURES PAR JOUR ET C’EST NORMAL. Cela ne veut pas dire que vous vous occupez mal de votre enfant ou qu’il est malade.

2) LE SYNDROME DU BÉBÉ SECOUÉ, ÇA EXISTE ! Les pleurs d’un bébé peuvent conduire certains adultes qui n’en peuvent plus à le secouer. C’est le syndrome du bébé secoué.

3) SECOUER UN BÉBÉ PEUT LE TUER OU LE RENDRE HANDICAPE POUR TOUTE LA VIE. – Secouer, c’est bien plus grave qu’une chute. – Secouer n’a rien à voir avec le jeu. Jouer avec un bébé ce n’est pas le secouer ! Jouer avec un bébé est indispensable à son développement.

4) IL SUFFIT D’UNE FOIS ! ET C’EST POUR TOUTE LA VIE.

5) Si votre enfant pleure, il vous faut vérifier : – qu’il n’a pas faim ; – que sa couche n’est pas sale ; – qu’il n’a pas de fièvre, qu’il n’est pas trop couvert.

Si malgré tout, il continue à pleurer ET QUE VOUS N’EN POUVEZ PLUS – COUCHEZ-LE SUR LE DOS DANS SON LIT ET PARTEZ – appelez quelqu’un de proche – SURTOUT NE LE SECOUEZ PAS !

Pour en savoir plus:

https://www.has-sante.fr/portail/jcms/fc_1249693/fr/piliers

https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2017-09/reco239_recommandations_syndrome_bebe_secoue.pdf

 

 

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