Bébé secoué : un test sanguin fiable à 90% pour diagnostiquer le traumatisme

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Un test sanguin pour diagnostiquer les « bébés secoués »

Une étude américaine, publiée dans la revue JAMA Pediatics le 10 avril 2017, révèle qu’un test sanguin permet de diagnostiquer les nourrissons victimes du syndrome du »bébé secoué » dans 90% des cas.

Chaque année en France, environ 200 bébés sont victimes du syndrome du « bébé secoué ».

Quand parle-t-on du  syndrome du bébé secoué ?

Ce syndrome concerne les bébés de moins d’un an et en particulier ceux ayant moins de 6 mois. Le syndrome du bébé secoué est plus fréquent chez les garçons.

Il peut survenir lorsque les  parents ou la nounou qui sont exaspérés ou épuisés par les pleurs, secouent le bébé afin qu’il cesse de pleurer. Ce geste peut s’avérer fatal pour l’enfant car il peut entraîner  des  dommages cérébraux permanents voire le  décès du bébé.

En effet les bébés sont très fragiles : des lésions cérébrales peuvent survenir même si l’enfant ne reçoit aucun choc. Leur tête est grosse et lourde comparée à leur corps et  leur cou est très peu musclé, de plus, leur cerveau ne remplit pas toute la boîte crânienne. Sous l’effet des secousses, la tête du bébé balance d’avant en arrière, ce qui provoque un choc du cerveau  qui flotte dans la boite  crânienne et qui  vient s’écraser contre celle-ci. Survient alors un déchirement du tissu cérébral voire un éclatement des vaisseaux entraînant  des contusions ou un œdème.

Traumatisme crânien du nourrisson

Le syndrome du bébé secoué se manifeste par différents symptômes  qui doivent alerter : vomissements, refus de manger, difficulté à se réveiller, somnolence, manque d’interaction avec l’entourage-le regard ne se fixe pas  , extrême irritabilité, troubles de la conscience, perte de sourire, babillages inhabituels, convulsions, difficultés à respirer, pauses respiratoires, modification du tonus-rigidité , pâleur, cécité.

Les chercheurs estiment que dans 30%  des cas le diagnostic échappe aux médecins car l’entourage ne rapporte pas correctement  les faits ou bien parce que les symptômes sont peu flagrants (vomissements, confusions). Pourtant le risque mortel existe bel et bien (10% des bébés secoués) et les séquelles irréversibles peuvent s’installer si le bébé n’est pas pris en charge au plus tôt (75% gardent des séquelles neurologiques).

-Aucun enfant ne doit être secoué-

Le test sanguin fiable à 90%

L’étude s’est déroulée sur une période comprise entre novembre 2006 et avril 2014, dans plusieurs services d’urgence pédiatrique aux État-Unis: Hôpital pour enfants de Pittsburgh, , (Pennsylvanie) ; Hôpital pour enfants de  Salt Lake City (Utah) et  l’Hôpital Lurie  pour enfants à  Chicago (Illinois).La capacité prédictive du test a été évaluée sur 599 enfants.

Le test sanguin nommé « BIBIS » (Biomarkers for Infant Brain Injury Score qui signifie Biomarqueurs du score de traumatisme cérébral chez le nourrisson) a pour objectif de détecter l’hémorragie intracrânienne aiguë « provoquée par un traumatisme crânien non accidentel ».

Il repose sur la combinaison de 3 biomarqueurs et  mesure la protéine qui transporte l’oxygène dans le sang. Élaboré spécifiquement pour de très jeunes enfants, il utilise très peu de sang. Il a permis de détecter le syndrome du « bébé secoué » dans 90% des cas.

Plus l’enfant est traité rapidement moins il a de chances de souffrir de séquelles

Pour le Docteur Rachel Berger Pardes, principal auteur de l’étude : « Le test ne vise pas à remplacer le jugement clinique, qui reste crucial » « Au contraire, nous pensons qu’il peut compléter l’évaluation clinique et dans les cas où les symptômes ne sont pas clairs, aider les médecins à prendre une décision quant à savoir si un enfant a besoin de l’imagerie cérébrale ».

En effet, l’évaluation clinique révèle le syndrome du bébé secoué dans 70% des cas: le test sanguin serait un complément permettant d’affiner sa détection et d’orienter le nourrisson vers l’imagerie cérébrale afin de localiser avec précision l’hémorragie et de  limiter les séquelles du traumatisme.

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Source: JAMA Pediatrics

Image: ©Pixabay

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