Association de biomarqueurs sanguins pour détecter les commotions cérébrales
Les commotions cérébrales liées au sport sont considérées comme des lésions cérébrales traumatiques légères. Ce qui ne signifie pas que les séquelles sont moindres car un handicap invisible peut perdurer. Actuellement, les commotions cérébrales sont diagnostiquées essentiellement après avoir recueilli les symptômes des personnes qui en souffrent tels que : les maux de tête, nausées, vertiges, confusion, brève perte de conscience, déficits cognitifs…Parfois et à long terme, la répétition des commotions provoquent des maladies neurodégénératives telles que l’encéphalopathie traumatique chronique.
Pour autant, ces symptômes peuvent survenir sans que la personne ne souffre d’une commotion cérébrale. Les faisceaux d’indices sont encore trop subjectifs. Voilà pourquoi les chercheurs tentent d’établir des éléments objectifs afin de réaliser un diagnostic plus précis des commotions cérébrales. A terme cela permettrait de créer un test sanguin de dépistage des commotions cérébrales dans le sport et d’évaluer l’aptitude des athlètes à retourner sur le terrain, sans risque pour leur santé…
La revue en ligne JAMA a publié, le 24 janvier 2020, une étude qui fait état des recherches sur la présence de protéines dans le sang dont le taux est plus élevé suite à un traumatisme crânien.
Les chercheurs américains ont comparé 264 athlètes universitaires et collégiaux souffrant de commotions. Il s’agissait de sportifs pratiquant le football, le rugby et d’autres sports de contact de 2015 à 2018. Ils ont également comparé leurs résultats avec des sportifs qui ne pratiquaient pas un sport de contact.
Le taux de certaines protéines dans le sang est plus élevé après une commotion cérébrale.
Chez les athlètes souffrant de commotions cérébrales, le taux sanguin de 3 protéines était plus élevé qu’avant la blessure.
Il s’agit de :
-la protéine acide fibrillaire , libérée en réponse aux cellules gliales qui agissent en soutien des cellules nerveuses du cerveau,
-l’Ubiquitine C-terminale Hydrolase L1 qui signale que les cellules nerveuses ont été endommagées
-la protéine tau qui signale que les axones sont endommagés et par voie de conséquence que les transmissions nerveuses sont altérées.
Selon une étude de 2015 de l’ American Journal of Sports Medicine , 10 560 commotions cérébrales sont liées au sport chaque année aux USA.
Les chercheurs souhaitent identifier quelle combinaison de protéines sera la plus fiable pour détecter les commotions cérébrales.
L’étude a été réalisée en majorité sur des hommes (80%). Les chercheurs envisagent d’étudier le taux de protéine significatifs chez les femmes pour lesquelles les symptômes peuvent être plus graves et les dommages au cerveau plus importants. Ils souhaitent déterminer s’il s’agit des mêmes biomarqueurs et comparer l’élévation de leurs taux pour diagnostiquer les commotions cérébrales.
Source: 10.1001 / jamanetworkopen.2019.19799
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