Commotions cérébrales : découverte du mécanisme à l’origine de graves séquelles

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Commotion cérébrale

Le dysfonctionnement des vaisseaux lymphatiques méningés à l’origine de graves séquelles cérébrales.

Dans une étude parue le 10 septembre 2020 dans le revue Nature Communications, une équipe de chercheurs de l’université de Virginie (États – Unis)  a révélé, que des commotions cérébrales peuvent causer de graves lésions à long terme et être à l’origine de démence ou de maladies neurodégénératives.

Les résultats suggèrent que certains patients  courent, à retardement,  un plus grand risque de déclin cognitif. Cette découverte ouvre la voie à de nouveaux et meilleurs traitements.

L’étude indique que si un patient ne s’est pas remis d’une lésion cérébrale et qu’il est de nouveau frappé à la tête, les conséquences peuvent, dans certains cas, être graves.

Suite à un choc à la tête, lorsque le cerveau gonfle, il appuie contre le crâne : de minuscules vaisseaux  lymphatiques, dont le rôle est de nettoyer  le cerveau, sont alors piégés. Cette pression sur les vaisseaux entraîne une altération grave et durable de la capacité du cerveau à se purger des toxines et des débris nocifs, ce qui serait la cause des déficiences. Des expérimentations sur des cobayes ont démontré que la déficience pouvait durer au moins deux semaines et même aller bien au-delà.

Commotion cérébrales à répétition : des effets nocifs à long terme

Les vaisseaux lymphatiques ont déjà été identifiés depuis 2015 par une équipe de chercheurs dirigée  par Jonathan Kipnis (neuroscientifique). Jusque-là, les interactions avec le système immunitaire n’étaient pas démontrées. Cette découverte a changé  cela : les vaisseaux jouent un rôle important dans la maladie d’Alzheimer et le déclin cognitif lié à l’âge.

Il apparaît que le dysfonctionnement des vaisseaux lymphatiques concourt aux  séquelles des traumatismes crâniens légers « nous savons que les lésions cérébrales traumatiques comportent un risque accru de problème à long terme tel que la démence, la maladie d’Alzheimer et l’encéphalopathie traumatique chronique, et cela a vraiment été rendu public grâce à la NFL » dixit Ashley C Bolte (chercheuse étudiante qui a participé à l’étude)  . « Ensuite il y a aussi l’anxiété, la dépression, le suicide. Les raisons pour lesquelles le traumatisme crânien léger entraîne un risque accru de ces phénomènes ne sont pas totalement connues et nous pensons que nos résultats pourraient fournir l’explication »

L’étude révèle que les personnes qui ont des problèmes préexistants avec leur drainage cérébral, notamment qui ont déjà eu des commotions cérébrales, sont susceptibles de souffrir de conséquences beaucoup plus graves du traumatisme crânien léger. Chez la souris cela a entraîné une augmentation de l’inflammation cérébrale et d’autres séquelles comme des troubles de la mémoire. Les scientifiques comptent sur les technologies d’imagerie pour identifier les personnes qui sont susceptibles de développer de graves séquelles suite à un  traumatisme crânien léger. Le professeur Lukens (co-auteur de l’étude) envisage, pour améliorer les résultats des patients et  éviter des conséquences à long terme, d’utiliser des  médicaments en mesure de rajeunir les vaisseaux lymphatiques altérés.

En outre, il estime que les médecins pourraient évaluer le drainage cérébral après une blessure pour déterminer quand il est plus sûr pour les patients de « revenir à l’action » que ce soit pour des sportifs ou encore des militaires. Il souligne la nécessité de développer des protocoles pour la reprise de leurs activités.

Source : Nature Communications

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