Connaître la volonté des patients inconscients ?

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Une étude récente révèle la possibilité de communiquer avec des patients inconscients grâce à l’imagerie cérébrale.

Les personnes qui ont subi de graves lésions cérébrales se retrouvent dans l’incapacité de communiquer. Les décisions concernant les traitements doivent être prises parfois sans connaître leur volonté.

De nouvelles recherches  offrent une piste pour communiquer avec les personnes inconscientes, ce qui permettrait de connaître leurs douleurs, leurs émotions, leurs besoins ou les traitements qu’elles souhaiteraient poursuivre. Les résultats sont parus en ligne le 18 février 2020 dans la revue Frontiersin.

Des chercheurs canadiens ont étudié  21 volontaires qui ne présentaient pas de lésions cérébrales. Ils leur ont demandé d’imaginer qu’ils jouaient au tennis. Cet exercice active une zone spécifique du cerveau utilisée pour planifier les mouvements complexes.

Ils ont observé l’activité cérébrale à l’aide de l’imagerie spectroscopique proche infrarouge fonctionnelle  (fNIRS). Cette technique consiste, au moyen d’un casque,  à mesurer l’oxygénation d’une zone du cerveau afin d’en déduire son activité.

Les volontaires ont dû imaginer qu’ils jouaient au tennis pour répondre « oui» à des questions et rester détendus pour répondre « non » à d’autres.

Les chercheurs ont déduit que la personne répondait «oui» en constatant l’activation de la zone motrice supplémentaire du cerveau.

Plusieurs études ont montré que près de 15% des patients considérés comme étant dans un état végétatif sont en réalité conscients, en fonction de l’activité cérébrale montrée lors des scanners .

Cette découverte pourrait permettre au patient dans le coma, de communiquer avec les médecins et sa famille et ainsi de déterminer la façon dont les décisions de traitements sont prises.

Un 1er pas pour communiquer avec les personnes dans le coma?

Pour autant , selon Mackenzie Graham, chercheur en philosophie à l’Université d’Oxford, il existe encore quelques limites à ce protocole.

D’une part, les  chercheurs doivent s’assurer qu’ils interprètent correctement les réponses cérébrales d’un patient. En effet, sur les volontaires, il existe une marge d’erreur puisque  les chercheurs ont interprété 79 % des réponses positives et 71 % des réponses négatives.

Il faut s’assurer que le patient ait vraiment la capacité de prendre des décisions qu’on lui demande de prendre.

Le philosophe rappelle que le  patient qui considère initialement une vie de handicap grave comme pire que la mort peut voir les choses différemment une fois qu’il s’adapte à sa situation.

Enfin, s’il s’avère délicat de retenir les réponses des personnes dans le coma pour des questions de maintien en vie tant que les réponses obtenues lors des tests scientifiques ne sont pas certaines à 100%, pour des questions qui excluent des enjeux vitaux, la technique est fort intéressante à utiliser:

(…)Même sans la capacité de prendre des décisions, les gens peuvent toujours avoir des valeurs, des désirs et des préférences qui affectent leur qualité de vie, et nous n’avons pas besoin de présumer de la capacité de prise de décision pour prendre ces préférences et ces souhaits au sérieux. » extrait de The Conversation

Sources :

Frontiersin

theconversation.com

Image:

Elisenicolegray

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