Un patient tétraplégique a pu tracer des lettres sur un ordinateur grâce aux mouvements de son cerveau décryptés et traduits par des électrodes connectées à un ordinateur.
Une étude publiée sur le site Neurosciences le 21 octobre 2019 présente les travaux de chercheurs américains qui ont permis à une personne tétraplégique d’écrire en temps réel grâce à une interface ordinateur.
L’étude indique que l’écriture manuscrite nécessite une habileté qui permet d’enchaîner une succession de mouvements rapides et riches. Il s’agit d’un outil utile pour comprendre comment le cortex moteur génère des schémas de mouvements complexes.
Les chercheurs ont envisagé de décoder les tentatives d’écriture manuscrite au moyen d’une interface cerveau ordinateur puis de la traduite en texte en temps réel afin de rétablir la capacité de communiquer avec les personnes souffrant de paralysie.
Ils ont étudié la représentation et la décodabilité des tentatives de mouvements d’écriture chez une personne souffrant d’une lésion de la moelle épinière et paralysée à partir du cou.
Un tétraplégique peut écrire en temps réel grâce à une interface cerveau machine
Au moyen de micro-électrodes placées près du cerveau, l’effort mental du participant tentant d’écrire des lettres à l’aide d’un crayon imaginaire a été traduit en données qui ont été collectées. Ces données, retranscrites sur ordinateur et décodées, ont permis au patient de contrôler le curseur permettant de tracer les lettres.
Selon les auteurs la vitesse d’écriture moyenne est de 120 caractères par minute. L’expérience a permis d’atteindre une vitesse de 66 caractères par minute.
Les chercheurs envisagent à présent d’obtenir une vitesse de retranscription des lettres plus rapides.
Une étude précédente avait déjà décrypté le mouvement de la parole pour retranscrire les mots et les sons associés grâce à ce type d’interface.
Ces avancées offrent l’espoir de rétablir la communication chez des personnes ayant perdu l’usage de la parole suite à une lésion, un AVC ou chez des personnes souffrant de syndrome d’enfermement (Locked-in syndrom).
Source: Neuroscience 2019
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