Les atteintes cérébrales dues à la maladie Covid-19
La possibilité de développer des atteintes neurologiques a déjà été évoquée dans un anciens article du blog Proxima
Une étude parue dans la revue Journal of Alzheimer’s Disease le 8 juin 2020 récapitule les effets de la maladie Covid-19 sur le système nerveux. Les chercheurs américains ont, à ce jour, classé en 3 stades les atteintes neurologiques de ce qu’ils appellent le « NeuroCovid ».
Le virus peut provoquer chez certains patients un orage de cytokine c’est –à –dire l’emballement du système immunitaire avec des répercutions violentes sur le cerveau provoquant des lésions cérébrales à long terme.
L’enzyme ACE2 (enzyme de conversion de l’angiotensine 2, présente dans de nombreuses cellules du corps humain) sert de récepteur au SRAS-Cov2 . Le virus s’infiltre par les cellules porteuses de ce récepteur puis provoque le rétrécissement des vaisseaux sanguins, l’insuffisance rénale, des maladies cardiaques, la mort cellulaire ainsi que des processus oxydatifs qui accélèrent le vieillissement et la dégénérescence du cerveau. L’emballement du système immunitaire peut causer également une inflammation du système nerveux, jusqu’à provoquer des encéphalopathies (inflammations cérébrale).
Les chercheurs précisent que : « La carence en ACE2 diminue l’impact de l’infection par le SRAS-Cov2. En tant que tel, l’ACE2 peut réellement servir de cible pour des agents thérapeutiques contre le SRAS-Cov2 »
Les 3 stades de NeuroCovid
Les auteurs proposent la classification NeuroCovid suivante :
- NeuroCovid stade 1:
Les patients perdent le goût et l’odorat : l’attaque du virus SRAS-Cov2 se limite aux récepteurs ACE2 des cellules nasales et gustatives. La tempête de cytokines activée par le virus est faible et les patients se rétablissent souvent sans intervention.
- NeuroCovid stade 2:
La réponse immunitaire est forte et déclenche la formation de caillots sanguins dans tout le corps qui vont se loger dans les vaisseaux. Les patients peuvent donc être victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’une occlusion artérielle ou veineuse (thrombose).
- NeuroCovid stade 3:
L’orage de cytokine est sévère : l’emballement immunitaire causé par le virus endommage la barrière hémato-encéphalique – filtre qui protège le cerveau – entraînant l’infiltration de facteurs inflammatoires et d’autres contenus sanguins (y compris des particules virales) dans le milieu cérébral. Le patient souffre d’œdèmes et de lésions cérébrales qui en résultent, entraînant un délire, une encéphalopathie ou des convulsions voire un coma.
Les chercheurs préconisent une IRM cérébrale pour tous les patients présentant des séquelles neurologiques ainsi qu’un entrainement cérébral et du neurofeedback.
Ils envisagent que « les systèmes de soins de santé du monde entier » pourraient voir « dans les années à venir » une vague de patients présentant dépression, trouble de stress post-traumatique, anxiété, insomnie, psychose, mais aussi déficience ou un déclin cognitif comme la maladie d’Alzheimer ».
SARS-CoV-2
Extrait :
« Des niveaux de stress extrêmes augmentent également le niveau de cytokines et contribuent aux complications médicales chez les patients COVID-19 qui subissent déjà des dommages aux organes en raison d’une tempête de cytokines .Une exposition soutenue au stress et à un niveau élevé de cytokines chez ces patients peut contribuer à une variété de symptômes neuropsychiatriques et neurocognitifs à long terme. »
Selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs britanniques et publiée le 8 juillet 2020 dans la revue Brain, des complications neurologiques pourraient également survenir chez des personnes asymptomatiques ou ayant eu une forme bénigne de la maladie.
Sources:content.iospress.com, Brain